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Près de 14 millions de patients en affection de longue durée pourraient voir leur remboursement de cures thermales réduit par l’Assurance maladie

September 20, 2025 07:07 Afrodille Laderoute
Le paysage de la prise en charge médicale en France est sur le point de connaître une transformation majeure qui pourrait affecter près de 14 millions de patients reconnus en affection de longue durée (ALD). Depuis plusieurs années, la Sécurité Sociale garantit à ces patients un remboursement intégral de leurs soins, incluant notamment les cures […]

Le paysage de la prise en charge médicale en France est sur le point de connaître une transformation majeure qui pourrait affecter près de 14 millions de patients reconnus en affection de longue durée (ALD). Depuis plusieurs années, la Sécurité Sociale garantit à ces patients un remboursement intégral de leurs soins, incluant notamment les cures thermales, qui jouent un rôle clé dans le traitement et le soulagement de nombreuses pathologies chroniques. Cependant, face au creusement du déficit de l’Assurance Maladie, les autorités sanitaires et gouvernementales envisagent de revoir ce dispositif.
Cette mesure envisagée prévoit une réduction significative du taux de remboursement des cures thermales pour les patients en ALD, qui passerait de 100 % à 65 %, alignant ainsi leur prise en charge sur celle des autres assurés sociaux. De plus, un ajustement similaire toucherait le remboursement des médicaments à service médical rendu faible, désormais remboursés à hauteur de 15 % au lieu de 100 %.
Cette réforme, initiée dans un contexte de pression financière accrue sur la Sécurité Sociale, soulève de nombreuses interrogations parmi les professionnels de santé, les patients et les acteurs institutionnels, notamment le Ministère de la Santé et Santé Publique France. Elle pourrait modifier profondément la façon dont les cures thermales, reconnues pour leurs bienfaits dans des centres comme ceux des Thermes de Vichy, La Roche-Posay ou la Chaîne Thermale du Soleil, seront accessibles pour une part importante de la population.
Par ailleurs, cette recommandation intervient alors que le débat sur l’intérêt médical des cures thermales et leur remboursement par l’Assurance Maladie est de plus en plus vif, à l’image des remarques formulées par la Cour des comptes et de la réflexion engagée par la Haute Autorité de Santé. Le sujet divise, opposant impératifs budgétaires et souci de maintien d’une prise en charge adaptée pour les patients les plus fragiles.

Enjeux financiers et budgétaires du remboursement des cures thermales pour les patients en ALD

Le coût global du système de santé français ne cesse de croître, en grande partie à cause du vieillissement de la population et de l’augmentation des maladies chroniques. La prise en charge des affections de longue durée représente une part significative des dépenses de l’Assurance Maladie. Historiquement, ce dispositif garantit aux patients un remboursement à 100 % des soins en lien avec leur pathologie, notamment les cures thermales, qui sont prescrites dans un cadre thérapeutique reconnu.
Selon le dernier rapport annuel de la Sécurité Sociale, près de 14 millions de Français bénéficient aujourd’hui du statut ALD. Le maintien à 100 % du remboursement des cures thermales pour ce groupe spécifique reflète une politique axée sur la continuité et la qualité des soins. Pourtant, l’explosion des dépenses impose désormais de réévaluer ce modèle.
Le projet de décret évoqué en juin pointe la possibilité de réduire la prise en charge des cures thermales à 65 %, taux applicable aux assurés sociaux hors ALD. Concrètement, cela signifie une augmentation du reste à charge pour les bénéficiaires, qui devront davantage s’appuyer sur leur mutuelle pour compléter les remboursements.
Cette modification vise à générer des économies substantielles, estimées à plusieurs dizaines de millions d’euros. À titre de comparaison, la Sécurité Sociale rembourse actuellement intégralement :

  • Les frais d’hébergement et de soins dans les établissements thermaux agréés,
  • Les médicaments prescrits dans le cadre des cures,
  • Les soins médicaux associés, y compris la surveillance médicale.

Le passage à un taux de remboursement partiel imposera aux patients un effort financier, qui pourra constituer un frein à l’accès aux soins. Ce point soulève une question centrale : comment concilier exigence d’économie et maintien de l’équité en santé ? La mutuelle, dont le rôle est de compenser ces restes à charge, deviendra un acteur clé. Beaucoup de patients dépendant d’ALD disposent d’une complémentaire santé, mais sa couverture varie, ce qui risque d’accentuer les disparités sociales et territoriales.

Éléments remboursés actuellement (ALD) Taux envisagé à partir de février 2026 Impact attendu
Cures thermales 100 % → 65 % Hausse du reste à charge pour 14 millions de patients
Médicaments à service médical rendu faible 100 % → 15 % Moindre prise en charge des traitements marginalement efficients

Face à ces enjeux, la ministre démissionnaire Catherine Vautrin avait déjà exprimé le souhait d’« interroger » la pérennité d’un financement aussi généreux, dans un contexte où la « rigueur gouvernementale » s’impose pour réguler les dépenses. Même si ce dossier intéresse les finances sociales, la décision finale dépendra du prochain exécutif et de la Commission de la législation du conseil de la Cnam.

Impact sur les patients en affection de longue durée : accès et conséquences pratiques

Les affections de longue durée rassemblent des pathologies telles que le diabète, certaines maladies cardiovasculaires, les affections rhumatismales et des troubles neurologiques. Pour ces patients, les cures thermales sont souvent un élément fondamental d’un traitement global, permettant d’atténuer la douleur, d’améliorer la mobilité et de réduire la consommation médicamenteuse.
Avec la baisse attendue du taux de remboursement, les patients devront faire face à une nouvelle réalité financière. Plusieurs conséquences pratiques peuvent être anticipées :

  • Augmentation du reste à charge : Le passage de 100 % à 65 % signifie que les malades devront régler davantage eux-mêmes, ce qui pourrait limiter la fréquentation des établissements thermaux.
  • Difficulté d’accès pour les patients modestes : Ceux qui ne disposent pas d’une mutuelle complète pourraient voir leur accès restreint.
  • Effet sur la qualité de vie : Privés de cures régulières, certains patients pourraient constater une dégradation de leur état de santé et un recours accru aux soins d’urgence.

La mutuelle assumera donc un rôle crucial pour compléter cette baisse, mais sa couverture n’est pas uniforme. En outre, les patients devront souvent anticiper l’avance des frais, ce qui engendre un surcroît de démarches administratives.
Thierry Dubois, président du conseil national des établissements thermaux, remarque que les patients en ALD représentent environ 25 % des curistes, soulignant ainsi l’importance de leur maintien dans le dispositif de soins thermaux. Il exprime toutefois son souci quant à une mesure pouvant mettre en difficulté les établissements eux-mêmes, fragilisant un secteur économique qui emploie des milliers de professionnels.
La mesure suscite aussi un débat dans la communauté médicale. Alors que certains spécialistes soutiennent l’efficacité des cures thermales dans le parcours thérapeutique, d’autres pointent du doigt leur faible service médical rendu dans certains cas, notamment pour les affections dites « bénignes ».
La question de l’impact sanitaire est donc au cœur des discussions, avec une inquiétude sur les retombées à moyen terme si les patients arrêtent ou réduisent leurs cures pour des raisons financières.

Conséquences pour les patients Facteurs liés Risques associés
Baisse de la fréquence des cures Reste à charge plus élevé Dégradation possible de la santé
Ressources limitées Absence ou incomplétude de mutuelle Inégalité d’accès aux soins
Complexité administrative Franchise et avances financières Renoncement aux soins

Le scénario envisagé suggère un impact concret sur le terrain, non seulement en termes économiques, mais aussi en qualité et continuité de soins. L’exemple des Thermes de Vichy, réputés pour leur prise en charge des affections rhumatismales, illustre bien cette problématique. De nombreux patients témoignent de leur volonté de poursuivre ces cures indispensables, mais craignent les barrières financières à venir.

Polémiques et débats autour de la pertinence du remboursement des cures thermales en ALD

Le débat sur le remboursement des cures thermales n’est pas récent. La validité thérapeutique et le service médical rendu de ces traitements font régulièrement l’objet de questionnements au sein du corps médical et des autorités de santé.
En avril dernier, la Cour des comptes a rendu un avis mettant en doute l’intérêt médical général de ces soins dans le contexte économique actuel. Elle a suggéré que la Haute Autorité de Santé (HAS) publie un rapport détaillé sur l’efficacité et le rapport coût-bénéfice des cures thermales.
Cette recommandation vise à trouver un équilibre entre une prise en charge indispensable pour certains patientes et une utilisation raisonnée des ressources publiques.
Pour la HAS, l’enjeu est majeur : distinguer les affections pour lesquelles les cures thermales apportent une réelle plus-value médicale des cas où leur efficacité reste marginale. Ce travail d’évaluation scientifique pourrait alimenter une réforme plus ciblée du dispositif ALD, avec des critères précis d’éligibilité et de remboursement différencié.
Dans les rangs des professionnels du thermalisme, cette remise en question soulève une vive contestation. Thierry Dubois souligne que la réduction des remboursements devrait tenir compte du rôle socio-économique des centres thermaux, souvent localisés dans des zones rurales, contribuant à l’emploi et au tourisme.
La mesure envisagée pourrait ainsi avoir des répercussions au-delà de la santé, affectant un secteur économique stratégique pour plusieurs régions.
Pour le grand public, cette réforme est perçue comme un arbitrage délicat entre rigueur budgétaire et droit à une bonne qualité de vie. Le Ministère de la Santé et l’Assurance Maladie sont donc coincés entre un impératif de maîtrise des dépenses et la responsabilité d’assurer une prise en charge adaptée à une population fragile.

  • Arguments pour la réforme :
    – Contrôle des dépenses croissantes de la Sécurité Sociale
    – Rationnalisation du remboursement aux soins à faible efficacité
    – Renforcement de l’équité budgétaire entre assurés ALD et autres
  • Arguments contre la réforme :
    – Risque de diminution de la qualité de vie des patients chroniques
    – Fragilisation des établissements thermaux et de leur emploi
    – Contestation scientifique sur la validité de la mesure

Ce débat s’intensifie à l’approche du vote du Conseil de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam), dont l’avis, bien que consultatif, orientera fortement la décision gouvernementale. La ministre Catherine Vautrin a mentionné que ces questions seront reprises en profondeur par le prochain gouvernement.

Rôle des acteurs institutionnels dans la réforme du remboursement des affections longues durées

Plusieurs institutions jouent un rôle déterminant dans la mise en œuvre et l’orientation de cette réforme. La Sécurité Sociale, pilier du système, est directement concernée par le débat budgétaire. L’Assurance Maladie, via AMELI, informe les assurés et pilote les actions visant à adapter la couverture des soins en fonction des enjeux économiques actuels.
Le Ministère de la Santé, tutelle politique du système, est chargé de définir les orientations générales, arbitrer les choix et préparer le cadre réglementaire. En 2025, avec la ministre démissionnaire Catherine Vautrin, l’examen de la réforme a été lancé, mais son passage à l’étape réglementaire était en suspens, en raison de la transition gouvernementale.
La Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) joue un rôle de concertation et de conseil, examinant la situation via sa commission de législation et sa commission de réglementation. Avant publication, le projet de décret doit recueillir leur avis, même si celui-ci reste consultatif.
Santé Publique France intervient dans l’analyse épidémiologique, l’évaluation des besoins et le suivi de la qualité des traitements thermaux, en collaboration avec la Haute Autorité de Santé. Ces collaborations multidisciplinaires visent à garantir un équilibre entre pertinence médico-économique et équité en matière d’accès aux soins.
De leur côté, les mutuelles tiennent un rôle d’interface entre patients et système : face à une baisse de remboursement par l’Assurance Maladie, elles auront la charge d’adapter leurs offres de couverture complémentaire.
Les établissements thermaux, tels que les Thermes de Vichy, La Roche-Posay ou la Chaîne Thermale du Soleil, représentent un maillon essentiel. Leur avenir dépend de la capacité à maintenir la fréquentation des patients ALD, conditionnée par leur prise en charge.
L’interaction entre ces acteurs illustre la complexité d’un système en mutation, oscillant entre enjeu de santé publique, contraintes économiques et attentes sociétales.

Acteurs Rôle dans la réforme Impact direct
Assurance Maladie / AMELI Gestion des remboursements, information des assurés Modification des modalités et communication
Ministère de la Santé Définition des orientations et arbitrage Décisions politiques sur le remboursement
Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) Consultation et avis sur le projet de décret Validation protocolaire et recommandations
Santé Publique France & HAS Analyse épidémiologique et recommandations médicales Évaluation scientifique et accords sanitaires
Mutuelles Complémentaire santé face à la baisse des remboursements Adaptation des offres et support aux patients
Établissements thermaux Prestations de soins thermaux, impact économique Maintien ou perte de fréquentation et emplois

Le prochain vote prévu début 2026 par le Conseil de la Cnam pourrait théoriquement appliquer cette réforme dès le 1er février 2026, marquant ainsi une nouvelle ère dans la gestion des affections longue durée en France. Une vigilance particulière sera nécessaire pour que cette transition n’aille pas à l’encontre du droit à la santé pour tous, valorisé par la Sécurité Sociale depuis sa création.

Perspectives d’avenir : mutuelles, innovations et stratégies pour préserver l’accès aux cures thermales

Face à l’ajustement prévu du remboursement par l’Assurance Maladie, les acteurs privés et publics explorent plusieurs pistes pour maintenir l’accès aux cures thermales. Les mutuelles seront en première ligne, appelées à renforcer leur offre d’accompagnement en proposant des garanties plus étendues spécifiques aux patients en ALD.
Des innovations technologiques et organisationnelles pourraient également contribuer à optimiser l’usage des cures, en ciblant plus précisément les patients susceptibles de bénéficier d’effets cliniques significatifs, selon des études cliniques pilotées par Santé Publique France et les chercheurs de la Haute Autorité de Santé.
Par ailleurs, les établissements thermaux, comme la Chaîne Thermale du Soleil et les Thermes de La Roche-Posay, adaptent leurs services pour intégrer des prestations complémentaires, telles que la rééducation fonctionnelle ou les soins esthétiques, pour diversifier leur modèle économique.
Les stratégies émergentes valorisent davantage la prévention et la qualité de vie, intégrant la cure thermale dans un parcours de soins coordonné avec les médecins traitants et les spécialistes. Cela doit permettre d’éviter un usage inapproprié des cures et d’améliorer leur rentabilité sanitaire.
Enfin, une réflexion plus large est engagée sur la prise en compte de la santé globale et du bien-être, combinant thermalisme, nutrition, exercice physique et soutien psychologique, afin d’offrir des réponses holistiques aux patients atteints d’affections chroniques.
Pour les patients, ces évolutions impliquent un engagement accru dans leur suivi et un dialogue renforcé avec leur mutuelle et leurs professionnels de santé, afin d’optimiser leurs ressources et leurs soins.
Ce virage pourrait redéfinir dans les années à venir le rôle même des cures thermales au sein du système de santé français, conciliant innovation, accessibilité et maîtrise des dépenses publiques.

  • Possibilités pour les mutuelles :
    – Proposer de nouvelles garanties
    – Offrir des conseils personnalisés
    – Faciliter les démarches administratives
  • Stratégies des thermes :
    – Diversification des offres
    – Approche intégrée de la santé
    – Investissements dans les technologies médicales
  • Évolution des parcours de soins :
    – Coordination avec les professionnels de santé
    – Mise en place de protocoles ciblés
    – Renforcement du suivi post-cure

Questions fréquentes sur les remboursements des cures thermales et ALD

  • Pourquoi le remboursement des cures thermales pour les patients en ALD est-il menacé ?
    En raison du déficit de l’Assurance Maladie et de la nécessité de maîtriser les dépenses, une réforme envisage de réduire le taux de remboursement de 100 % à 65 %.
  • Comment cette mesure affectera-t-elle les patients ?
    Elle engendrera une augmentation du reste à charge, obligeant les patients à compléter par leur mutuelle ou à limiter leur recours aux cures.
  • Quelles sont les principales pathologies concernées par l’ALD ?
    Le diabète, les maladies cardiovasculaires, certaines affections rhumatismales et neurologiques figurent parmi les maladies les plus courantes prises en charge en ALD.
  • Quel rôle jouent les mutuelles dans cette réforme ?
    Elles complètent les remboursements diminués par l’Assurance Maladie et adaptent leurs offres pour mieux répondre aux besoins des patients.
  • Quand la réforme pourrait-elle entrer en vigueur ?
    Le projet prévoit une mise en oeuvre à partir du 1er février 2026, sous réserve de validation par le Conseil de la Cnam et le nouveau gouvernement.